Divagations collectives
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Divagations collectives
Extrait de mon deuxième livre, bientôt fini...
Je vous embrasse et qu'ils aillent tous se faire foutre !
Santag.
... C'est vous les possédants de tous les pouvoirs qui avez tué ma grand-mère.
Un jour et je l'espère toujours, vous paierez le prix fort pour tout vos crimes.
J'adore la paresse, alors avant d'en terminer avec mon deuxième livre et de te laisser vaquer à la jouissance sous toutes ses formes, j'intègre un extrait du livre de B. Traven « Le vaisseau des morts » (Edition La Découverte - 286p - 2007).
Je pense la même chose que ce qu'il pensait, alors pour quelle raison je me fatiguerais à essayer d'écrire ce qu'il a écrit avec une telle force en 1926.
« … Avant de rejoindre les morts, je ne comprenais pas comment l'esclavage, le service militaire étaient possibles. Je ne comprenais pas pourquoi des hommes sains de corps et d'esprit se laissaient chasser par les canons et la mitraille sans protester, pourquoi ils ne préféraient pas mille fois se suicider plutôt que de supporter l'esclavage, le service militaire, les fers des galères et les coups de fouet. Depuis que je comptais moi-même parmi les morts, depuis que je naviguais sur un vaisseau fantôme, ce secret m'avait été révélé, comme tous les secrets le sont après la mort. Aussi bas qu'il soit tombé, un homme peut toujours s'enfoncer encore ; aussi terrible que soit son calvaire, il pourrait en supporter un encore pire. On voit par là que son esprit, qui est censé l'élever au-dessus des animaux, le ravale au contraire au-dessous d'eux. J'ai conduit des animaux de bât, chameaux, lamas, ânes et mulets. J'ai vu des douzaines d'entre eux se coucher lorsqu'on les chargeait de trois kilos de trop ou qu'ils s'estimaient maltraités ; ils se seraient laissé fouetter à mort sans une plainte – cela aussi, je l'ai vu – plutôt que de se relever pour porter leur charge ou accepter les mauvais traitements. J'ai vu des ânes, vendus à des gens qui tourmentaient honteusement les bêtes, cesser de s'alimenter et mourir. Même le maïs ne parvenait pas à les faire changer d'avis. Mais l'homme ? Le seigneur de la création ? Il aime être esclave, il est fier de jouer au soldat et d'essuyer le feu, il adore le fouet et la torture. Pourquoi ? Parce qu'il est capable de réfléchir, et donc d'espérer. Parce qu'il espère que ça ira mieux. C'est là sa malédiction, jamais sa chance. Et il faudrait avoir pitié des esclaves ? Des soldats et des invalides de guerre ? Haïr les tyrans ? Non ! D'abord il y a les esclaves, puis apparaît un dictateur... ».
Cet extrait est d'une force inouïe ! D'une justesse et d'une intelligence rare, d'ailleurs c'est le meilleur roman que j'ai lu jusqu'à aujourd'hui et je te conseille vivement de le lire au plus vite.
Ami-e électron libre en attendant une hypothétique insurrection populaire...
Je vous embrasse et qu'ils aillent tous se faire foutre !
Santag.
... C'est vous les possédants de tous les pouvoirs qui avez tué ma grand-mère.
Un jour et je l'espère toujours, vous paierez le prix fort pour tout vos crimes.
J'adore la paresse, alors avant d'en terminer avec mon deuxième livre et de te laisser vaquer à la jouissance sous toutes ses formes, j'intègre un extrait du livre de B. Traven « Le vaisseau des morts » (Edition La Découverte - 286p - 2007).
Je pense la même chose que ce qu'il pensait, alors pour quelle raison je me fatiguerais à essayer d'écrire ce qu'il a écrit avec une telle force en 1926.
« … Avant de rejoindre les morts, je ne comprenais pas comment l'esclavage, le service militaire étaient possibles. Je ne comprenais pas pourquoi des hommes sains de corps et d'esprit se laissaient chasser par les canons et la mitraille sans protester, pourquoi ils ne préféraient pas mille fois se suicider plutôt que de supporter l'esclavage, le service militaire, les fers des galères et les coups de fouet. Depuis que je comptais moi-même parmi les morts, depuis que je naviguais sur un vaisseau fantôme, ce secret m'avait été révélé, comme tous les secrets le sont après la mort. Aussi bas qu'il soit tombé, un homme peut toujours s'enfoncer encore ; aussi terrible que soit son calvaire, il pourrait en supporter un encore pire. On voit par là que son esprit, qui est censé l'élever au-dessus des animaux, le ravale au contraire au-dessous d'eux. J'ai conduit des animaux de bât, chameaux, lamas, ânes et mulets. J'ai vu des douzaines d'entre eux se coucher lorsqu'on les chargeait de trois kilos de trop ou qu'ils s'estimaient maltraités ; ils se seraient laissé fouetter à mort sans une plainte – cela aussi, je l'ai vu – plutôt que de se relever pour porter leur charge ou accepter les mauvais traitements. J'ai vu des ânes, vendus à des gens qui tourmentaient honteusement les bêtes, cesser de s'alimenter et mourir. Même le maïs ne parvenait pas à les faire changer d'avis. Mais l'homme ? Le seigneur de la création ? Il aime être esclave, il est fier de jouer au soldat et d'essuyer le feu, il adore le fouet et la torture. Pourquoi ? Parce qu'il est capable de réfléchir, et donc d'espérer. Parce qu'il espère que ça ira mieux. C'est là sa malédiction, jamais sa chance. Et il faudrait avoir pitié des esclaves ? Des soldats et des invalides de guerre ? Haïr les tyrans ? Non ! D'abord il y a les esclaves, puis apparaît un dictateur... ».
Cet extrait est d'une force inouïe ! D'une justesse et d'une intelligence rare, d'ailleurs c'est le meilleur roman que j'ai lu jusqu'à aujourd'hui et je te conseille vivement de le lire au plus vite.
Ami-e électron libre en attendant une hypothétique insurrection populaire...
Santag- Brigand
- Age : 74
Messages : 57
B. Traven « Le vaisseau des morts »
Violent !
J'adore !!
Hélas, tout ceci est bien vrai... on n'est pas sortis d'l'auberge...
J'adore !!
Hélas, tout ceci est bien vrai... on n'est pas sortis d'l'auberge...
La Bonne Fée- Bandit des grands chemins
- Age : 547
Messages : 160
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